Les EHPAD sont des structures ou nous sommes souvent en contact avec des pathologies neuro-dégénératives.

La maladie de Parkinson qui touche plus de 272 500 personnes en France, et qui présente 25 000 nouveaux cas chaque année (source :  Assurance Maladie 2023) fait partie des pathologies les plus rencontrées (juste après la maladie d’Alzheimer).

Malgré cela, nous pouvons observer un certain questionnement chez les soignants quant à la prise en charge de cette pathologie au quotidien. Des incohérences se font ressentir et nous avons tendance à limiter la participation des résidents atteints de Parkinson (restriction de participation, utilisation de fauteuil roulant, et surtout nous faisons beaucoup plus de choses à leur place).

Cependant, à un stade avancé de la pathologie, l’aide humaine et mécanique apportée devra généralement être conséquente. C’est une toute autre question dans les premiers temps de la pathologie.

C’est même tout à fait l’inverse puisque l’évolution de la Maladie de Parkinson va principalement être freinée par l’activité physique et le mouvement.

Mais avant même de penser à notre comportement vis-à-vis de la maladie Parkinson, il faut mieux la connaître.

1- Mieux connaître la maladie de Parkinson

La Maladie de Parkinson, dont le nom a été proposé par le Dr Charcot en 1872, présente trois symptômes très caractéristiques :

– Une akinésie, ce qui correspond à des gestes ralentis et exécutés avec une plus grande difficulté ;
– Des tremblements de repos ;
– Des articulations rigides, qui peuvent s’apparenter à des « roues dentées » ;

Ces caractéristiques viennent perturber le quotidien et le mouvement des personnes atteintes de la Maladie de Parkinson.

D’ailleurs nous avons également dit que c’était une pathologie évolutive, elle présente 5 stades :

– Stade 1 : Premiers signes unilatéraux, ne gênant pas la vie du quotidien ;
– Stade 2 : Signes entraînants une gêne ;
– Stade 3 : Signes sur les deux côtés du corps, posture modifiée, pas de handicap grave ;
– Stade 4 : Handicap plus sévère avec une indépendance limitée ;
– Stade 5 : Marche impossible, perte d’indépendance.

2- Freiner/ralentir la dégradation

C’est un problème récurrent dans le comportement soignant, mais attention à ne pas exagérer l’aide que nous apportons aux patients. La Maladie de Parkinson est une pathologie neuro-dégénérative. Donc comme son nom l’indique, elle dégénère dans le temps, mais ne commence pas obligatoirement (sauf quelques cas) par une énorme perte conduisant à de nombreuses incapacités d’action. Ce qui implique que nous ne devons pas, nous en tant que soignant, penser qu’une personne atteinte de la maladie de Parkinson sera forcément une personne qui ne pourra plus rien faire.

Nous devons absolument faire pratiquer nos patients au quotidien, à travers tous les leviers mis à notre disposition : les transferts, manutentions, aides à la mobilité quotidienne.

Par moment, il faudra enseigner à nouveau les techniques de transferts au patient, pour qu’il puisse les reprendre ou les réaliser d’une manière différente, mais il faudra TOUJOURS le faire participer, car c’est cette régularité qui permettra de ralentir la dégénérescence.

3- Quelques outils pratiques : chercher l’ouverture, les grands gestes, les gestes amples

Vous avez tous en tête l’image d’une personne un peu « rabougrie » ou « fermée » sur elle-même. On appelle cela une attitude « camptocormique » ou encore de la camptocormie.

C’est très important d’empêcher cette fermeture (physique) de la personne sur elle-même, car cela va entraîner un cercle vicieux en faveur d’une perte des capacités. C’est assez simple de comprendre que si une personne se ferme, les fonctions motrices, pulmonaires et cardiaques vont également avoir une fâcheuse tendance à moins bien fonctionner. C’est pourquoi il est important de stimuler cette ouverture et ces grands gestes au quotidien.

Et cela passe à travers des exercices ou activités du quotidien :

– Mettre ses vêtements en allant chercher une ouverture d’épaule un peu plus grande ;
– Venir chercher la main du soignant ou encore la barrière lors d’un passage de la position sur le dos à la position sur le côté ;
– Demander à une personne de venir taper dans notre main lorsqu’on la croise, un peu comme un « check » en l’incitant à ouvrir son épaule ;
– Réaliser une ou deux flexions de hanche lors du couché ou de la toilette…

Les moments ne manquent pas et ce n’est pas nécessaire de le faire tout le temps et d’en faire une idée fixe. Mais y penser de temps en temps sera bénéfique pour le patient.

On aurait également pu parler du renforcement musculaire, du maintien de l’équilibre, du travail de la respiration… et bien d’autres aspects.

Cependant l’article se veut facile d’accès et utile à tout le monde, c’est pourquoi nous avons préféré axer le contenu de l’article sur les grands aspects et les grands principes de la pathologie, pour que dès demain vous puissiez apporter un regard nouveau sur la maladie de Parkinson.